Pierre Niémans, un des meilleurs limiers de la police française, enquête sur un meurtre mystérieux commis dans une région montagneuse. Pendant ce temps, un jeune inspecteur prend en charge une profanation de tombe à deux cents kilomètres de là. Le seul point commun entre ces deux affaires est une université ultra-élitiste isolée dans les montagnes...
Après le naufrage artistique et financier d'
Assassin(s) (1997), Mathieu Kassovitz accepta un travail "de commande" en adaptant pour Gaumont
Les rivières pourpres, un roman de Jean-Christophe Grangié. Cet exercice était plutôt risqué puisqu'il s'agit d'un thriller à gros budget, produit devenu très rare en France dans les années 90. En effet, les flics franchouillards semblent être maintenant condamnés à travailler sur petit écran. Le casting réunit deux acteurs populaires: Jean Réno et Vincent Cassel. On remarque aussi une apparition de Dominique Sanda, dont les films les plus célèbres sont
Le conformiste (1970) et
1900 (1976), de Bernardo Bertolucci (
Le dernier Tango à Paris (1972),
Le dernier Empereur (1987)...).
Les rivières pourpres commence comme un thriller assez habile. Les deux policiers mènent leurs enquêtes chacun de leur côté. Ce passage du film est très amusant à suivre. Il a le charme et l'efficacité d'un bon récit policier. Kassovitz est aussi un très bon technicien. On remarque un admirable travail sur la photographie à dominante rouge et blanche, qui rappelle un peu
Les frissons de l'angoisse (1976) de Dario Argento. Le choix des décors est aussi très soigné: lourde université néo-classique perdue dans les montagnes, vallées lugubres, petit cimetière pluvieux de Province, glaciers, grande bibliothèque... A partir de ces éléments bien de chez nous, le réalisateur parvient à créer une ambiance angoissante, très originale et réussie. Les deux interprètes principaux forment un tandem sympathique. Le personnage de Cassel est un peu le même que celui qu'il incarnait dans
La haine (sauf qu'il est lieutenant de police!). On note encore que Kassovitz n'hésite pas à recourir fréquemment à un gore bien choquant (une photo de fillette écrabouillée par un camion, les multiples plaies d'un cadavre...), ce qui est plutôt une bonne chose! Malheureusement, le film est tout de même gâché par un final très décevant qui louche un peu trop vers les scènes d'action américaines. Cela ne colle pas du tout avec l'ambiance oppressante du reste du récit. En plus, l'histoire se perd dans des révélations embrouillées et difficilement compréhensibles. Cette conclusion n'est vraiment pas à la hauteur du reste des
Rivières pourpres. On regrette aussi que l'interprétation de Nadia Farès soit aussi médiocre. Certaines touches d'humour particulièrement débiles auraient aussi pu nous être épargnées (le combat à la
Street fighter, les "gags" avec les flics...).
Les rivières pourpres est malgré tout un sympathique polar comme on aimerait en voir plus souvent. L'ambiance est réussie, l'enquête est bien rythmée et les acteurs sont attachants. Il est tout de même dommage que le final laisse le spectateur sur une impression de frustration.
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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